En 2020, la petite station de ski de Céüze 2000, en France, a fermé définitivement ses remontées mécaniques après 85 ans d’exploitation. Les habitants ont eu cinq ans pour accepter la fin du ski dans leur village avant que les premières tours de remontées mécaniques ne soient démontées. Le mardi 4 novembre 2025, le jour est enfin arrivé : le Département des Hautes-Alpes a entamé le démantèlement des infrastructures vieillissantes des ascenseurs. C’est la fin symbolique d’une époque dans la petite station proche de Gap dans les Hautes-Alpes, mais les habitants se réjouissent de la vie « après la neige ».
Le complexe était lsitué entre 1 550 et 2 000 mètres (5 065 à 6 562 pieds) d’altitude près de la ville de Gap et comportait 24 pistes et neuf remontées mécaniques à son apogée. Avec les débuts du ski dans les années 1920, la station s’est ensuite développée avec des infrastructures de remontées mécaniques dans les années 1930. Céüze a connu un essor dans les années 50 et 60 et a continué son expansion dans les années 80 avant que la station ne commence à connaître des difficultés, le changement climatique entraînant de moins en moins de neige dans la région. La décision d’installer de l’enneigement artificiel s’est heurtée à des difficultés bureaucratiques. Le retard dans une période où l’enneigement était limité a entraîné une diminution des revenus et donc des difficultés financières, ce qui a finalement abouti à la première décision de fermer la station en 2007. La décision s’est heurtée à la résistance du public et les résidents ont voté pour maintenir la station. Cependant, le manque d’infrastructures d’enneigement était alors désastreux lors des hivers pauvres en neige, brisant finalement le cou de la petite station. Malgré plusieurs tentatives pour relancer la station, aucune bouée de sauvetage n’a été prolongée et la décision a été prise de fermer définitivement la station.

La décision de supprimer environ 25 pylônes qui desservaient autrefois les remontées mécaniques de surface est l’aboutissement de plus d’une décennie de débats et d’études par la Communauté de communes Buëch‑Dévoluy, l’autorité locale en charge du site. « Ce démantèlement n’est pas une défaite, c’est un choix. Un choix pour la nature, pour la pérennité et pour une montagne débarrassée des infrastructures qui n’ont plus de sens », a déclaré Michel Ricou-Charles, président de la communauté locale, au journal L’Echo Touristique.

L’opération est dotée d’un budget de 137 000 €, voté en septembre 2024, et fait appel à une entreprise de travaux publics dédiée pour retirer les stations de relevage, les pylônes et le matériel associé, un effort qui devrait s’étendre sur environ deux mois. Il est prévu qu’environ 90 tonnes de matériaux de rebut soient évacuées du site par hélicoptère, afin d’éviter que des machines lourdes ne piétinent un terrain fragile. On espère que certains matériaux pourront être réutilisés dans d’autres stations ou recyclés comme ferraille. Le groupe environnemental local Mountain Wilderness, qui a contribué au démantèlement de nombreuses remontées mécaniques obsolètes dans des stations alpines abandonnées, conseille le projet. « Nous aimerions que ce soit le début d’une tendance plus large », a déclaré le porte-parole Jean Gaboriau.
Tandis que les ascenseurs disparaissent, l’histoire de Céüze ne s’arrête pas, elle évolue. Le terrain évolue vers la randonnée, le ski de randonnée, l’escalade et les loisirs basés sur la nature. Les habitants soulignent que la zone reste vivante et qu’ils ne créent pas une « station fantôme ». « Nous rendons simplement la montagne telle qu’elle était avant que les infrastructures lourdes ne prennent le relais », a souligné Ricou-Charles. Les habitants se sont ralliés à cette décision. «Cela aurait dû être fait depuis longtemps», a déclaré Nathalie Ghesquière, propriétaire d’une maison d’hôtes locale, dans une interview à medias24.com. « Les anciennes remontées mécaniques avaient l’air laides et n’étaient pas écologiquement rationnelles. Une fois qu’elles auront disparu, cet endroit sera meilleur pour les excursions hivernales et les randonnées estivales. »
Céüze est l’une des nombreuses petites stations de ski alpin confrontées aux pressions combinées du changement climatique, de l’augmentation des coûts et des saisons d’enneigement plus courtes.. Selon une étude publiée dans le Journal de recherche alpineplus de 180 « micro-domaines » en France ont fermé définitivement depuis leurs années de pointe. Céüze démontre que le retour à des loisirs durables en montagne est une option viable.

