Cinca est le protagoniste d'un grand événement ce dimanche, la fête des Navatas, en souvenir des anciens métiers fluviaux. Depuis quatre décennies, on se souvient de l'effort titanesque des habitants du Sobrarbe dans la mission d'abattre le bois des forêts des Pyrénées jusqu'aux plaines de l'Èbre, avec le courant comme moyen de transport. Félix Buil naviguera sur les radeaux en rondinshéritier de cette tradition, et Enrique Fernándezqui représente également les nouveaux métiers liés au tourisme sportif et de nature, puisqu'il a été guide de rivière pendant 30 ans.

« La rivière soutenait l'artisanat des navateros que nous essayons de faire connaître. C'était un mode de vie », explique Buil, président de l'association Navateros del Sobrarbe. Son grand-père maternel, Joaquín García Morillo, fut l'un des derniers à se consacrer au transport fluvial. et il expérimente la dureté du travail une fois par an. « Manipuler le bois, l'attacher et abaisser la rivière n'est pas quelque chose de facile ni de simple », dit-il.

Enrique Fernández reconnaît qu'il s'agit « d'une activité beaucoup plus dangereuse qu'il n'y paraît à première vue ». Il est passé de l'expérience de descendre assis dans un canot à celle de descendre debout sur des rondins. Il faisait partie du première promotion de guides d'eaux vives en Espagne et depuis des années, il apporte sa connaissance du fleuve pour faire partie de l'équipage des navatas.

Le commerce prend fin avec la construction de barrages et l'amélioration des routes, et laisse place à de nouveaux métiers et possibilités d'affaires liées au tourisme naturel et sportif. « Avant, la rivière était considérée comme une grande aventure, maintenant elle est devenue populaire. De plus, elle offre la possibilité de voir la faune et les oiseaux aquatiques, des hérons cendrés et violets, des gypaètes barbus… », explique l'ancien guide et navatero Enrique. Fernandez.

En 2022, année du « boom » après la pandémie, 7,8 millions de touristes ont visité l'Aragon. Parmi les différentes raisons qui motivent les voyageurs, outre les foires et les conférences, figurent les activités liées à l'environnement naturel et aux sports, comme le ski, le canyoning, l'alpinisme, les eaux vives…, encore plus populaires à l'ère post-covid.

Selon les données de l'annuaire statistique du Gouvernement d'Aragon, Cette année-là, 533 entreprises de tourisme actif étaient enregistrées, et douze mois plus tard, ils étaient près de 10 % de plus. Leur croissance n'a cessé de croître ces derniers temps et la Communauté autonome est désormais la deuxième d'Espagne (concentrée à 80% à Huesca), derrière l'Andalousie.

Le ski se démarque par les chiffres, l'activité récréative liée à l'eau qui génère un volume économique plus important. En Aragon, elle occupe une position privilégiée puisqu'elle possède six des 30 stations alpines en activité en Espagne, en plus de huit circuits de ski nordique. Le rapport du Conseil économique et social d'Aragon indique qu'au cours de l'hiver 2021-2022, les stations balnéaires espagnoles ont accueilli plus de 4,5 millions de visiteurs, dont près de la moitié se trouvaient en Aragon. Le ski nécessite de l'eau, mais La Confédération hydrographique de l'Èbre ne prévoit pas de croissance future pour l'enneigement artificielétant donné que la plupart des centres d'hiver disposent déjà d'étangs où ils stockent.

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