La neige, encore abondante dans les hautes altitudes des Pyrénées, et les ravins, qui charrient cette année beaucoup de débit en raison des pluies intenses et de la fonte des glaces, ont déclenché des accidents en montagne en ce début de saison estivale de secours. Le centre d'urgence 112 SOS Aragón est déjà présent 125 appels liés à des incidents en milieu naturel (entre le 1er janvier et le 15 mai) et à ceux-ci il faut ajouter les avis communiqués directement à la Garde civile. Ce chiffre représente un peu moins que ceux enregistrés l'année dernière (202), lorsqu'un nouveau record de sauvetages avait été atteint, mais il est supérieur à celui de 2022 (100).

Le printemps s'annonce compliqué pour les Groupes de secours et d'intervention en montagne (Greim) de la Garde civile, notamment le week-end. Entre le 20 et le 21 avril, 10 sauvetages ont eu lieu dans les Pyrénées, dont trois à Aneto, qui accueille à cette époque de l'année de nombreux skieurs de montagne. ET Du 10 au 12 mai, il y a eu 11 sauvetages, parmi lesquels deux se démarquent avalanches qui heureusement s'est terminé sans conséquences fatales, tant à Benasque.

Mais surtout, ce début d'année s'avère tragique pour le canyoning, puisqu'en moins d'un mois trois personnes sont mortes en pratiquant cette activité, sur un total de six décès jusqu'à présent cette année en montagne. Les victimes étaient une Française de 53 ans à Tella-Sin le 14 avril ; un pompier madrilène de 35 ans à la cascade de Sorrosal, à Broto, deux semaines plus tard ; et un résident de Saint-Sébastien de 47 ans qui avait été affecté comme officier de la police nationale à Jaca, le 9 mai, dans un canyon de la municipalité de Yésero. Un chiffre élevé si l'on considère que Quatre canyonistes sont morts au cours de l’année 2023, et en 2022, il n’y a eu aucun décès.

Ils ont tous un dénominateur commun, les inondations et les forts courants provoqués par les tempêtes, que la cause de l'accident soit ou non due à un problème avec les câbles. Les deux dernières, à la cascade de Sorrosal et à Yésero, se sont produites alors que les victimes faisaient de la descente en rappel.

Marta Ferrer, coordinatrice de la campagne de prévention Montaña Segura, rappelle que c'est la saison des Mayencos et que les ravins sont plus vifs « et peuvent être très dangereux ». Lors des journées chaudes, qu'il y ait ou non des orages, le débit augmente. Elle conseille de « s'adresser à la région, au réseau d'informateurs bénévoles et d'entreprises de tourisme actif », car « Il est très important que le courant soit adapté aux capacités physiques et techniques de l'ensemble du groupe. »

Un autre facteur de risque est la neige. Il existe encore une couche continue considérable sur les sommets et les champs de neige sont fréquents lors de l'ascension des hautes montagnes. Dans la zone de Maladetas et Aneto, très fréquentée à cette époque de l'année par les skieurs, Le refuge du Cap de Llauset accumule 35 centimètres de neige en milieu de mois après la dernière chute de neige. L'Agence nationale météorologique et le centre Alurte de Canfranc ont cessé d'émettre des bulletins de danger d'avalanche début mai, mais le risque persiste tant qu'il y a de la neige dans les montagnes, « et d'autant plus que la journée avance lors des journées très chaudes », prévient l'expert.

L'état de la neige, qui a provoqué plusieurs accidents ces derniers week-ends, pourrait poser un problème supplémentaire. « Il y a des journées très chaudes, avec de la neige très humide et lourde qui peut faciliter les chutes ; et aussi des journées de neige froide et dure, avec des problèmes de glissade », explique Marta Ferrer.

Le coordinateur de Montaña Segura conseille également éviter de traverser des champs de neige au-dessus de ravinsoù il y a eu des accidents mortels lorsque des ponts de neige s'effondrent au passage d'une personne, et ceux percés en dessous, où l'on est tenté d'entrer pour prendre une photo mais qui peuvent s'effondrer, avec également des conséquences tragiques.

A lire également