Les législateurs américains envisagent de restreindre les drones DJI, craignant que les avions de fabrication chinoise ne menacent la sécurité nationale. La loi sur la lutte contre les drones du PCC (HR2864), introduite par les représentants Elise Stefanik et James Gallagher, ajouterait DJI à la liste des produits couverts par la FCC, empêchant ainsi ses produits de fonctionner sur les fréquences de communication américaines. Le projet de loi a été adopté par la Chambre des représentants en juin et est maintenant au Sénat, où le sénateur Jon Tester a proposé d’élargir l’examen pour inclure d’autres fabricants de drones chinois.

Si elle était adoptée, la mesure aurait des effets considérables. DJI contrôle environ 76 % du marché mondial des drones et ses produits sont largement utilisés dans l’agriculture, la lutte contre les incendies, la réalisation de films ainsi que la recherche et le sauvetage. Les critiques préviennent que l’interdiction de DJI pourrait nuire aux industries qui dépendent de sa technologie et ralentir l’innovation dans des secteurs clés. La proposition s’inscrit également dans un effort plus large des États-Unis visant à réduire l’influence chinoise dans le secteur technologique, à la suite de mesures similaires contre Huawei et TikTok.

Les États-Unis n’ont pas encore interdit DJI, mais cela pourrait changer d’ici la fin de l’année. En vertu de la Loi sur l’autorisation de la défense nationale (NDAA) de 2025, un examen de sécurité formel doit être effectué d’ici le 23 décembre 2025. Si aucune agence fédérale n’effectue l’audit, DJI sera automatiquement ajouté à la liste couverte, interdisant ainsi les importations, les ventes et l’enregistrement de nouveaux drones. Jusqu’à présent, aucune agence ne s’est manifestée et DJI se félicite de l’audit, insistant sur le fait qu’il n’a « rien à cacher ».

Même sans interdiction formelle, les drones DJI se raréfient déjà. Les retards douaniers, les restrictions commerciales et la loi sur la prévention du travail forcé ouïghour ont perturbé l’approvisionnement, tandis que la FCC a suspendu les autorisations de nouveaux équipements. Les modèles populaires comme le Mavic 4 Pro n’ont jamais officiellement atteint les rayons américains, et les nouvelles règles d’importation en cours d’élaboration par le ministère du Commerce pourraient encore resserrer l’accès.

Les législateurs affirment que les drones de DJI pourraient être utilisés à des fins de surveillance ou de collecte de données, bien qu’aucune preuve publique ne l’ait démontré. Un audit du Pentagone de 2021 et d’autres examens indépendants n’ont révélé aucune faille de sécurité. Le livre blanc sur la sécurité 2025 de DJI décrit les mesures de protection de la vie privée, notamment les communications cryptées et le stockage local des données.

Pour l’instant, la possession et l’exploitation des drones DJI restent légales, mais il est conseillé aux utilisateurs de mettre à jour le micrologiciel, de sauvegarder les données et de s’approvisionner en pièces de rechange au cas où des restrictions entreraient en vigueur. Plusieurs États, dont la Floride, le Texas, l’Arkansas et le Mississippi, ont déjà interdit l’utilisation des drones DJI par le gouvernement, tandis que d’autres envisagent des mesures similaires. Si aucune agence ne termine l’audit d’ici le 23 décembre, DJI sera automatiquement confronté à une interdiction américaine. En attendant, ses drones volent toujours mais leur avenir reste incertain.

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